Scanneur

20/07/2005 in Non classé | Comments (0)

Avant de partir en voyage, j’ai laissé mon vélo de courrier au service de garde chez Normand. Normand offre un service intégré : il garde les vélos et aussi les courriers. Il est beaucoup sollicité les soirs de semaine l’hiver entre la fin du travail et sept heures, l’heure où la STM tolère les bicyclettes dans le métro. Quand je suis revenu, Normand regardait un film avec ses pensionnaires. Je me suis joint au groupe. Ils m’ont offert de recommencer le film pour que je puisse le voir au complet. Normalement, je suis contre les films. Mais là, j’aurais été impoli de refuser. Je me suis assis. C’était mon tour de fumer le joint. On a choisi les sous-titres en français sur le menu du DVD.

Le film s’appelait Scanner. Un film de peur qui doit dater de la fin des années 1970. Un médicament donné à des femmes enceintes a donné à leurs enfants des pouvoirs de télépathie. Ce sont eux les scanneurs. Ils peuvent capter les pensées d’autrui et aussi contrôler leur système nerveux. Beaucoup des scanneurs sont devenus fous à cause de leurs pouvoirs. L’un d’entre eux a entrepris de prendre le contrôle de la société avec un groupe de scanneurs méchants. Dans une scène, on voit une tête exploser. Dans plusieurs autres, on voit des massacres. Les scènes les plus dures sont les scènes de psychologue, quand les personnages se fouillent le cerveau sans se scanner.

Une bonne partie du film a été tournée à Montréal. Chez Normand, on s’amusait à reconnaître les endroits. Une scène de poursuite dans un escalier mobile se passe au 2020 University. À l’époque du tournage, cet escalier complexe était recouvert d’une garniture faite d’un plastique orange dont la recette s’est perdue en 1982.

Les ordis qu’on voit dans plusieurs scènes ont des écrans verts, ils sont installés dans des salles aseptisées et des techniciens en sarreau leur envoient des commandes mystérieuses en format texte. Mais le film a pas pris une ride. Dans une scène, le bon scanneur s’empare des données de la compagnie méchante par téléphone. Il utilise directement ses pouvoirs mentaux. Le méchant s’aperçoit de l’intrusion. Il enclenche l’autodestruction de l’ordi pour saborder aussi les neurones du bon. Mais c’est le bon qui gagne : il fait sauter le système.

La pitoune du film est une scanneure habillée avec du linge beige avec des grands cols. Elle sort des voitures accidentées sans aucune tache. On ne la voit jamais toute nue. Il n’y a pas scène de cul dans Scanneur. C’est un film oedipien. On apprend à la fin que le nœud de l’intrigue est une histoire de famille. Le méchant fait assassiner son propre père. La pitoune désarme des gardes de sécurité en les confrontant à l’image de leur mère.

La fin du film est ambiguë. On ne peut pas vraiment savoir si c’est le bon ou si c’est le méchant qui gagne. La pitoune attend dans la pièce voisine pendant la scène de la confrontation finale. C’est par ses yeux que les spectateurs restent dans l’expectative.


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