Four-Points Hotel

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À la fin de l’année, l’échafaud est installé dans la salle de conférences de l’hôtel. Ses chambres n’ont pas de fenêtres vers l’extérieur, mais elles ont toutes un balcon qui donne sur une cour intérieure aux tapis épais, qui comporte un restaurant et un centre de conférence décorés de plantes artificielles.

Les condamnés sont habillés comme s’ils allaient présenter un atelier à une conférence. Ils connaissent bien le stress qu’on éprouve avant de faire une présentation. Sauf que cette fois-ci, ils vont être réellement exécutés. Les psychologues industriels ont conçu les exécutions de manière à ce que les condamnés puissent assimiler le stress de leur mort imminente à un stress familier. On attend un comportement professionnel impeccable de la part des condamnés. Ils savent que s’ils manifestent leurs émotions de manière inappropriée, ils seront atrocement torturés avant d’être mis à mort. Leurs collègues sont habillés comme les condamnés. Ils ont reçus à la table d’accueil leur name tag et une trousse d’exécution dans un porte-documents. Ils vont et viennent dans la salle de conférence. Ils prennent un café et un muffin. Ils parlent de choses légères. Certains viennent d’arriver en avion. Les condamnés les remercient d’avoir fait le voyage. Les collègues les encouragent. Ils leur disent qu’ils sont certains qu’ils vont bien faire ça. 

Le premier condamné est appelé par une hôtesse souriante en uniforme de l’hôtel. Il était enseignant. Il voulait présenter un film à ses élèves. Mais il s’est trompé de cassette. Il s’en est aperçu trop tard. Ses élèves ont pu voir une scène pornographique. L’enseignant a fait des farces pour minimiser sa faute. Mais la scène du film montrait de l’enculage et les élèves étaient mineurs. Les gardiens de sécurité se tiennent en retrait et parlent tout bas dans leur walkie-talkie. Les condamnés perdent souvent la maîtrise d’eux-mêmes à cette étape de leur supplice. L’hôtesse fait monter l’ancien enseignant sur la croix. Elle l’attache en lui faisant des sourires aimables. Les gardiens de sécurité n’auront pas besoin d’intervenir. Comme récompense de son courage, le condamné reçoit une décharge électrique qui l’anesthésie. Ses collègues l’applaudissent. Il mourra lentement sans reprendre conscience.

La deuxième condamnée est une jeune femme. Elle est coupable d’avoir fait un burn-out. Elle avait pourtant reçu un cours de gestion du stress. Elle a d’abord manqué le travail au-delà de sa banque de congés de maladie. Elle a aussi eu des conflits avec des collègues et elle n’a pas su appliquer les stratégies de communication interpersonnelle efficace pour les résoudre. Pour finir, elle a éclaté en larmes publiquement, un matin devant la machine à café. L’hôtesse s’approche d’elle et lui annonce avec son plus beau sourire qu’elle sera la prochaine. La jeune femme est blanche de terreur. L’hôtesse lui caresse l’épaule et la regarde droit dans les yeux. Elle lui conseille de respirer profondément en lui donnant l’exemple. Inspire expire aaah. La jeune femme hurle d’épouvante. Elle se met à courir. Les gardiens de sécurité la rattrapent. Ils la violent chacun leur tour et lui arrachent la langue avec un couteau spécial. Ils l’attachent sur une croix. À chaque heure, les gardiens de sécurité lui feront une petite blessure avec un couteau. Ils verseront ensuite du vinaigre sur la blessure. Au bout de deux ou trois jours elle sera morte.


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