L’incendie
Le nom actuel de Koszit-Velszis date de sa reconstruction. Avant le grand incendie, la ville s’appelait Epszit-Eht, Port-Blanc. Son roi avait pour héros Prométhée. Il a pris Pronët comme nom de règne et fait élever au héros une statue. La plupart des maisons d’Epszit-Eht étaient faites de bois, y compris le palais royal et les entrepôts où s’entassaient tant de richesses. La prophétesse Nirna a raconté l’incendie. Son chant est consigné sur un parchemin que conserve le Nuszeti Isztor. Ce parchemin est écrit en ancienne écriture démoglyphique. Depuis cette époque : la langue s’est tassée. Les mots sont moins nombreux et la grammaire plus courte.
La journée du feu, il faisait sombre. Il avait plu le matin. À midi, le rontëd teszgis s’était mis à souffler. Le rontëd teszgis est un vent de la mer. Il avait séché les maisons. Le roi venait de faire ses adieux à une délégation venue d’une cité insulaire pour signer un pacte d’alliance. En l’honneur de l’alliance, un cortège de fêtes avait été donné aux habitants de la ville.
Le feu s’est déclaré dans un entrepôt. Des porteurs ont réussi à l’éteindre, mais des braises ont couvé et ont permis au feu de reprendre de la force. Le vent a gonflé les flammes et les a transportées aux denses quartiers de la basse-ville, qui est devenu un enfer. Les flammes ont ensuite gagné la haute ville, qui a été anéantie à son tour avec plusieurs milliers de ses résidants.
Pour la reconstruction, la pierre grise a été utilisée à la place du bois. Le nouveau nom que le roi Pronët a donné à la ville était un défi au destin. Koszit-Velszis signifie autant pérennité de la pierre que dureté de la pierre. Ce nom est resté le symbole de la capacité de Koszit-Velszis à résister à l’usure et à renaître après les malheurs.