Jakob IV
Au XVIIième siècle, la famille royale de Koszit-Velszis s’est éteinte. Le Conseil de régence a élu roi un prince italien qui était un parent éloigné de la dernière reine. Ce prince s’appelait Giacoppo Malet. Il vivait dans un palais en ruines à Ferrare. Giacoppo partageait avec ses frères des repas de pois chiches et de pain noir. Au plafond de la salle à manger brillaient les ors usés de fresques peintes par des maîtres. Le dimanche, les Malet en habits de velours rapiécés occupaient la tête haute leurs sièges réservés en avant de la cathédrale. Ils avaient des relations d’entière loyauté avec leurs sympathisants. Partout à Ferrare, les palais et les églises perdaient leur lustre. Giacoppo rêvait de l’époque de leur construction.
Giacoppo est devenu roi de Koszit-Velszis sous le nom de Jakob IV. Il avait à sa disposition un trésor, une armée, des scribes et des architectes. Il a commencé son règne en transformant l’ancienne forteresse Derlatëd en château baroque. Les nobles et les marchands s’enrichissaient à cette époque grâce à de nouvelles routes commerciales ouvertes avec l’Est. Les plus riches habitants de Koszit-Velszis ont cherché à imiter le style du Derlatëd pour leurs nouvelles constructions. Il ne reste aujourd’hui presque rien de ces édifices à l’italienne, et le Derlatëd lui-même a été sévèrement endommagé. Jakob dans son court règne a lancé aussi trois chantiers d’églises. Petri-Szakt et Odël-Szakt ont été abandonnées après sa mort. Mais Rëti-Vszarjar, le Précieux-Sang, a été achevée et atteste de la gloire de ses bâtisseurs. Le mausolée de Jakob et de la reine Irina se situe à côté de Rëti-Vszarjar et a également survécu aux siècles.
Jamais Jakob n’a eu d’occasion de s’illustrer au champ de bataille. Des paix conclues avant son règne assuraient la sécurité des mers. Mais Jakob connaissait les arts de la chevalerie. Dans sa jeunesse, il faisait des tournois avec ses frères. Pour garder la main, il escrimait avec ses chambellans. Il insistait pour user des vraies lames et il n’utilisait jamais d’armure. Jakob aimait surtout se mesurer à son favori, le comte Adryan Takor. Peu avant les grandes mers à la douzième année du règne de Jakob, la lame du comte Takor a glissé et percé le roi au flanc. La blessure s’est infectée. Jakob n’a pas survécu aux soins de ses médecins. Les grands et les simples ont fait une procession à son cercueil. Peu de souverains de Koszit-Velszis ont été aimés autant que Jakob IV. Après son règne, les habitants de la ville ont pleuré pour eux-mêmes.
Jakob est mort sans laisser d’héritier. La reine l’a rejoint dans son mausolée l’année suivante sans laisser de testament. La question de la succession a dégénéré en guerre civile. Après cinq ans de tueries et de destructions, le clan de l’ancien marché a réussi à imposer sur le trône son champion Sztepan Tanaksz. Les Turcs ont salué le nouveau roi en lui envoyant une armée qui s’est s’emparée de la ville affaiblie.
Pendant un siècle, Koszit-Velszis a été ottomane. La basilique Agusztën-Szakt a été transformée en mosquée. Le port de commerce endommagé pas la guerre civile a été restauré par le gouverneur Edirne Pacha, qui a aussi construit une nouvelle ligne de défense à la ville. Les Ottomans aimaient le séjour frais de leur nouvelle conquête. Devenu vizir rebelle, Edirne Pacha a même fait de KV sa capitale avant que le sultan ne défasse ses troupes au sanglant combat de la batture aux Oies.