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Darwin réfuté

30/10/2005 in Non classé | Comments (0)

L’être humain est apparenté aux fourmis, pas aux singes. Comme les fourmis, l’être humain est fait pour vivre dans un environnement qu’il construit. La différence est que les fourmis naissent avec un plan déterminé de leur fourmilière, alors que l’être humain est obligé d’inventer le plan de ses villes.

L’origine de l’erreur de Darwin se trouve dans le contexte culturel où il baignait: l’âge des explorations, durant lequel on s’intéressait à ce qui se passe loin des villes et loin de l’Europe. Plutôt que d’aller étudier des fourmilières humaines à Naples ou à Constantinople, Darwin est parti faire le tour de l’Amérique du Sud pour collectionner des squelettes de lémuriens. En conséquence, il a produit une théorie erronée.


Piano atonal

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À Québec cet été, je me suis payé une petite expédition dans l’édifice de la Banque Nationale. Il a l’air considérable vu de la basse-ville, mais il fait à peine 20 étages, et encore, il lui manque le treizième. Ses ascenseurs étaient tous petits et ils sentaient le vieux. En haut, il y avait une ambiance de caisse populaire fermée.

Après mon tour d’ascenseur décevant, j’ai continué dans mon idée de downtown en allant au Presse Café sur la rue Saint-Amable. La musique qui jouait était un fond sonore standard de café, genre Césaria Évoria. Il fallait que je me compte chanceux de ne pas entendre Rock Détente. Ou bien peut-être que c’était Rock Détente qui jouait, à bien y repenser. J’avais mon ordi et des écouteurs pour entendre ma musique. Le café était désert. Un après-midi de juillet. Une dénommée Solange fermait le comptoir à sandwiches.

À Montréal, j’ai opté pour le café les Entretiens. Comme musique, j’ai eu droit à du piano bizarre. Peut-être même que j’entendais là du piano atonal. Aucun risque d’entendre Rock Détente par là. Quant à Césaria Évoria, c’est à cause des Entretiens que j’ai un mix anti-Saudade sur mon ordi.


Histoires bêtes

27/10/2005 in Non classé | Comments (0)

Lundi au métro Mont-Royal j’ai été séduit par un chien. Je revenais de Sainte-Thérèse. J’attendais la 97 pour me rendre nager au Stade olympique. Au milieu de l’après midi, la 97 passe seulement aux vingt minutes, alors pour tuer le temps, j’ai été appeler le répondeur d’une baise potentielle. De la cabine téléphonique j’ai vu le chien. Un chien moyen à oreilles pointues avec une belle gueule. Les punks qui couchent dans la rue ont souvent des chiens de cette sorte-là. Le chien est arrivé tout seul de la rue Rivard sans maître sans laisse avec un air de chien qui sait où il va. Il est allé sentir des gars qui se tenaient près de l’édicule du métro. Peut-être des dealers. Il a continué vers un groupe de filles. Il branlait de la queue. Les filles et le chien devaient se connaître.

Sur l’esplanade devant le métro, un type a commencé à déballer un attirail. Il avait un drapeau brésilien pour se décorer. J’ai pensé: «ah non, il va pas jouer de la musique.» Il faisait froid, très gris et il bruinait.

Un couple genre Plateau est arrivé sur l’esplanade. Le genre de gens qui doivent avoir une place pour passer leur fin de semaine en dehors de la ville. Mais je les juge vite. Je ne les ai pas vraiment regardés. C’est leur chien qui a attiré mon attention. Un chien énorme qui a senti le chien de rue à 150 mètres de distance. Il s’est mis à japper, à trépigner et à tirer sur sa laisse. Le chien de rue le regardait en restant impassible. Il s’est avancé un peu pour qu’on le voit mieux. Il s’est couché sur le béton pour prendre le frais. C’est là qu’il était le plus beau.

Je suis dans une mauvaise phase avec les chiens. Il y a quelques semaines, je faisais du courrier un vendredi stressant. J’étais fatigué. Dans la rue tout le monde était agressif. Chez Parbus, il a fallu que j’attende un colis une demi-heure. Tous les clients attendaient des colis depuis des demi-heures. Des chargements de colis se rajoutaient au chaos à chaque autobus qui arrivait. J’avais un nom de l’expéditeur et un numéro de way-bill, mais pour la mauvaise organisation de Parbus, ces informations-là ne suffisaient pas encore. Le gars épuisé au comptoir en a profité pour se défouler et me renvoyer en arrière de la file d’attente.

Toutes les enveloppes que j’avais dans mon sac étaient urgentes. Il pleuvait. Dans un bureau des usines Angus où j’allais chercher un dernier rush, j’ai été accueilli par un chien pas attaché qui s’est mis à japper. J’ai sacré à pleine gorge. Qu’est ce qu’un osti de chien fait dans un bureau? La femme en arrière du bureau était furieuse que je sacre. Une cliente à nous, qui nous appelle pour qu’on lui livre ses lettres. Elle est gravement déséquilibrée. Elle a besoin d’un animal comme substitut émotif. Même qu’elle a besoin de l’amener à sa job. Moi je suis zoophobe exterminationiste. Au strict minimum, il devrait y avoir une ceinture d’abattoirs autour de Montréal, pour qu’aucune forme animale ne parvienne à nous autrement qu’emballée sous vide dans des sacs de plastiques transparents, vendus à tant de la livre. La morale de cette histoire est qu’il ne faut pas brailler au travail. Brailler, c’est pour les enfants. Les adultes, eux, transpirent.

Un autre vendredi où j’étais cette fois d’excellente humeur, j’ai eu commerce avec un chat. Un chat superbe, avec des beaux yeux. Il était réfugié de la pluie dans un portique et il miaulait pour que la porte s’ouvre. J’ai sonné. Le chat est entré comme si il était chez lui. La destinataire de la lettre manquait de mains pour signer le bon de livraison et pour retenir le chat en même temps. Elle m’expliquait avec un gros accent qu’elle n’avait jamais vu ce chat-là. Je me retenais pour ne pas lui répondre en anglais. J’aime bien constater que je suis bon en anglais. Et aussi, j’aime bien parler en anglais.

La saison de la pluie se continuait, avec les nids de poule transformés en lacs. Je me suis fait confier la livraison d’une lettre extrêmement urgente à ramasser au 10 Sherbrooke ouest. J’ai perdu des précieuses minutes à chercher l’adresse, indiquée nulle part. J’ai fini par trouver ce que je cherchais: la salle de presse du festival Chamberland, au fond de l’hôtel Godin. Le type à l’entrée n’a pas compris ma question: c’est quoi l’adresse ici? J’ai répété ma question en anglais avec beaucoup d’impatience dans la voix. J’ai reconnu son accent allemand trop tard. J’aurais pu lui dire: «Ich bedauere, so ungeduldig mit Ihnen, gewesen zu sein.» Je regrette d’avoir été impatient. C’est pas de sa faute, si cet édifice est trop in pour écrire son adresse.


Un gala de lutte

06/10/2005 in Non classé | Comments (0)

Pour une présentation sur les tableaux à simple entrée, il a fallu que j’apporte mon ordi à Sainte-Thérèse et que je le laisse dans mon bureau pour toute la semaine. Revenu à Montréal lundi, j’ai compris que sans ordi j’étais coupé d’internet. Pas de recherche. Pas de radio. Pas d’amis. Pas de sexe. J’ai soupé dans ma mauvaise humeur sur la rue Mont-Royal. À l’extérieur du café, un mendiant m’a fait l’aumône d’un peu d’amitié. Je regrette de ne pas l’avoir rencontré plus tôt pour pouvoir l’inviter à souper avec moi. J’avais encore besoin de fraternité. J’ai appelé Poéro sur son cell. J’ai rêvé qu’on se battait à l’épée, lui, moi et Alexis.

Poéro pensait que je lui répondais. Il venait juste d’essayer de m’appeler parce qu’il se cherchait des amis pour boire. Il était chez Yves. Ils écoutaient la lutte. WWE. J’ai été les rejoindre. Yves jubilait. On a vu des fausses rages des fausses trahisons de la fausse lâcheté. Stone Cold attrapait d’une seule main des canettes de bière envoyées on ne sait d’où. Il a mis par terre toute la famille du propriétaire de l’aréna de Dallas. On n’a pas pu voir quand Stone Cold a frappé les femmes. Yves nous a expliqué qu’au Canada on a des lois de censure parce qu’on est trop homosexuels pour voir de la violence à la TV. Sarah, la blonde de Poéro est arrivée. Les combats de femmes commençaient. La gagnante était celle qui réussissait à mettre ses rivales en bobettes. Les lutteuses poussaient des cris de filles quand elles avaient le dessous. Dans un autre combat, un lutteur est rentré dans le ring avec une sorte de sortie de bains à frous-frous. Il ressemblait à Mado Lamotte.

Quand je suis parti, Sarah m’a dit on t’aime d’en haut de l’escalier. J’ai eu chaud à la face. Il me restait quand même un résidu de mauvaise humeur.


L’éducation des enfants

27/09/2005 in Non classé | Comments (0)

Beaucoup de mes collègues au cégep ont des enfants qui ont presque l’âge adulte. Au dîner l’autre jour, la conversation portait sur l’opportunité de faire du bruit en descendant l’escalier quand les enfants sont à la maison. Une prof d’histoire a raconté qu’elle avait ouvert brusquement la porte de la salle d’ordinateur chez elle et qu’elle avait surpris son fils en train de faire de l’Internet sexuel. Elle se repentait grandement de ne pas s’être annoncée. Les autres collègues acquiesçaient. J’ai cru bon d’exprimer mon désaccord. Si j’avais des enfants, premièrement je serais immensément riche. Ensuite, je ferais couvrir de tapis épais tous les planchers de mon manoir. Je me chausserais avec des pantoufles pour passer mes soirées à ouvrir brusquement toutes les portes. Si par malheur je surprenais mon fils en train de faire de l’Internet sexuel, je le déshériterais sur le champ.