Chez Belzile
Belzile c’est mon oncle. Il a une belle maison à la scandinave juste en haut du cap à St-Louis de France. St-Louis de France en bas de la track, c’est le bout le plus riche de Ste Foy. (more…)
Belzile c’est mon oncle. Il a une belle maison à la scandinave juste en haut du cap à St-Louis de France. St-Louis de France en bas de la track, c’est le bout le plus riche de Ste Foy. (more…)
L’autre jour, mon nez s’est mis à couler d’allergie après la piscine. Je suis allé chez Fred pour me guérir avec un joint. Mais il était plié en deux par une fièvre. On a essayé de souper. Il a vomi. Il souffrait. J’étais impuissant. J’ai fini mon steak en disant rien. Il a braillé. J’ai appelé à l’aide. L’infirmière du 811 lui a dit de prendre de la codéine. Il est allé s’étendre. J’ai lu en attendant. Puis la crise est passée. Fred est redevenu normal. L’aiguille plantée dans sa poupée vaudou venait d’être enlevée. On s’est mis à jaser. La douleur, la vivre, la voir, la gérer, c’est plate. Alors que la raconter, ça peut être le fun. Ainsi, il n’y a jamais de vrai lien entre la souffrance et son histoire. C’est pour ça que personne ne comprend les vétérans. (more…)
Aujourd’hui je travaillais en vélo. J’ai passé la journée à observer la course du soleil. À cinq heures moins quart, je l’ai vu qui disparaissait vers l’ouest pendant que je revenais de la rue Delorimier. J’ai pensé qu’il était encore l’après-midi sur le bord du Pacifique et qu’au Japon, on voyait peut-être les premiers rayons de ce soleil-là , et qu’en arrière de moi en Europe, c’était encore la pleine nuit. Je le sentais la rondeur de la terre.
J’ai été au théâtre hier. À la place de payer nos billets, on avait un mot de passe (on connaît Magali). Je rajoutais au stress de la situation en m’impatientant à juste titre parce qu’il y avait une file d’attente. On se trouvait au Monument National, une salle aux sièges rouges qui a dans son foyer une une dédicace en marbre pour les héros de la patrie.
La pièce était de Claude Gauvreau: L’asile de la pureté, qui raconte le jeûne d’un poète dont la muse s’est suicidée. Des personnages aux noms sonores défilent pour engager le poète à manger et à se compromettre avec la médiocrité ambiante. Les rôles masculins ou féminins étaient joués indifféremment par des hommes ou des femmes. Les artifices utilisés comportaient des odeurs de nourriture et des images de poutine. Le jeu des acteurs était délicieux. Certaines scènes délirantes étaient jouées en langue imaginaire. Ou alors en sons informes. Quelle jouissance la langue de Gauvreau.
Cher payée, la jouissance. Rester assis inactif pendant deux heures sur le même siège est inhumain. Les pièces de théâtre devraient durer quinze minutes au plus, avec une séance d’activité physique intense à toutes les cinq minutes.