La bataille de Manassas 1

17/07/2010 in Non classé | Comments (0)

1. Les clubs de jazz de la rue U

Théâtre désaffecté dans le quartier de la rue U

Au mois de janvier, j’ai visité un camarade qui habite le quartier de la rue U à Washington. À l’époque où on s’habillait pour sortir, la rue U était fameuse pour ses clubs de jazz. On l’appelait le Black Broadway. Après l’assassinat de Martin Luther King, les clubs de jazz ont été mis en feu. Des junkies se sont installés dans les ruines. Ils fumaient du crack à quinze blocs de leurs presque voisins les empereurs. Sur les plans de Washington qu’on vendait alors aux touristes, des têtes de mort marquaient ce secteur à éviter. Depuis, le quartier a été redéveloppé. On trouve maintenant sur la rue U des tours de condos et des cafés de hipsters.

À Washington, on entend le Black Vernacular, le dialecte des noirs américains. Les employées des commerces et les chauffeurs d’autobus le parlent. Mais pas l’empereur Obama. Pendant mon séjour, une controverse est survenue parce qu’un sénateur l’a remarqué : il est noir, mais il ne parle pas comme un noir.

On voit aussi beaucoup à Washington des exemples des styles des noirs américains, qui sont si copiés et si à la mode. C’est grâce à eux d’ailleurs que je portais des Adidas. (Qu’il était laid l’uniforme au temps de la suprématie blanche : le complet veston, la cravate et surtout les horribles souliers habillés, sans logo Nike ni Converse). À Montréal, je pense parfois: « je suis un gars de l’esse. » Ou : « Je viens du pays des duchesses du carnaval. » Ou : « Je suis pas un Anglais. » Mais je ne pense jamais « je suis blanc ». Pourtant, blanc est devenu une identité. Il y a des activités de blancs (comme le hockey) et des ridicules de blancs (les gogosses Harley Davidson). Il y a même des pays qui font trop blanc, comme le Canada.


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